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Autisme-Europe réunit 70 représentants de 23 pays lors de son Assemblée générale annuelle de Rotterdam

Du 11 au 13 mai 2018, plus de 70 représentants d’organisations européennes de l’autisme, en provenance de 23 pays, ont assisté aux réunions de l’Assemblée générale annuelle et du Conseil d’administration d’Autisme-Europe (AE) pour discuter et voter sur ses activités et sur l’adhésion de nouveaux membres. Les réunions, qui ont eu lieu à Rotterdam (Pays-Bas),  ont coïncidé avec la conférence annuelle de la Société internationale pour la recherche sur l’autisme (INSAR). Les participants ont également participé à des groupes de discussion et ont rencontré des représentants de l’Organisation néerlandaise de l’autisme (NVA) ainsi que d’autres organisations nationales d’auto-représentants.

Parmi les moments clés des réunions figurait le vote concernant  l’adhésion de cinq nouvelles associations membres, à savoir : AsIAm d’Irlande, Autisme et Régions de Russie, l’Association des organisations non gouvernementales de l’autisme de Slovénie, la Fondation Tohum de Turquie et l’association AT-Autism du Royaume-Uni. La moitié des membres du Conseil d’administration ont également été réélus suite à un vote de l’Assemblée générale. Figuraient également à l’ordre du jour : des mises à jour sur les projets et les plates-formes dans lesquels AE est actuellement impliquée, des discussions sur le prochain Congrès international d’Autisme-Europe qui aura lieu à Nice en 2019 ainsi que sur les priorités futures d’AE.

Télécharger le rapport d’activités d’Autisme-Europe (de mai 2017 à mai 2018)

Télécharger le programme de travail d’Autisme-Europe 2018

Discussion sur les priorités en matière d’éducation dans l’UE

Les participants à l’Assemblée générale ont pris part à un atelier de discussion pour échanger sur les principaux obstacles à une éducation inclusive de qualité dans l’UE. Ils ont également discuté de la portée des futures recommandations d’AE, soulignant les bénéfices potentiels d’une coopération au niveau  européen lorsqu’il s’agit d’ améliorer l’accès à l’éducation pour les personnes autistes.

De nombreux défis communs ont été identifiés en Europe :

  • le manque d’informations et de formations spécifiques pour les enseignants à tous les niveaux (ce qui constitue une violation de l’article 24 de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées) ;
  • la nécessité d’une transition adéquate vers l’inclusion à travers les différents modèles d’éducation pour éviter le traumatisme des enfants autistes ;
  • le manque d’environnements éducatifs sûrs et d’opportunités de coopération pour les parents ;
  • le manque de soutien adéquat et d’autonomisation des enfants ayant besoin d’un niveau de soutien élevé ;
  • le manque de sensibilisation parmi les enseignants, les pairs, les parents et les professionnels ;
  • le besoin de redéfinir des concepts tels que l’éducation, le succès et l’inclusion.

Pour résoudre ces problèmes, les membres ont proposé un large éventail de recommandations, notamment : la coopération transnationale et l’échange de  bonnes pratiques ; la formation sur les différents handicaps pour les professionnels à tous les niveaux en mettant l’accent sur l’attitude de l’éducateur ; des approches professionnelles axées sur les besoins spécifiques, les capacités et le profil des enfants ; miser sur les talents et l’apprentissage en ligne ; considérer l’inclusion comme un objectif d’enseignement ; favoriser la coopération organisée entre les professionnels de la santé et les milieux d’apprentissage ; réduire le nombre d’étudiants par classe, etc.

Au cours de la seconde moitié de 2018, AE lancera un sondage en ligne afin d’obtenir un aperçu plus complet de la situation et des défis en ce qui concerne l’accès à l’éducation pour les personnes autistes.

Espace de démonstration des nouvelles technologies

En parallèle, Autisme-Europe a mis en place un espace de démonstration de nouvelles technologies  où les participants  ont pu tester deux dispositifs TIC différents en lien avec l’autisme.

Les membres d’AE ont testé le premier prototype d’un robot humanoïde conçu par le programme Horizon 2020 DE-ENIGMA, en partenariat avec AE. Zeno le robot continue d’être développé et testé dans le cadre d’un programme éducatif pour soutenir la reconnaissance et  l’expression des émotions, destiné aux enfants autistes d’âge scolaire. Cette approche combine les intérêts les plus communs des enfants : la technologie, les personnages de dessins animés (à qui ressemble Zeno) et la socialisation avec leurs pairs. Tout au long du projet qui se déroulera jusqu’en 2019, Zeno passera par plusieurs phases de conception, devenant «plus intelligent» à chaque fois.

L’association SPOSA de Bratislava (Slovaquie), membre d’AE, a présenté le « Simulateur d’autisme ». Cette expérience de réalité virtuelle permet au public d’expérimenter un certain nombre de problèmes sensoriels  auxquelles certaines personnes autistes doivent faire face dans différents contextes, notamment dans un café, à l’école ou dans les transports en commun. Ce simulateur a été conçu pour soutenir la sensibilisation d’un grand nombre de parties prenantes sur l’impact que la surcharge sensorielle peut avoir sur la vie des personnes autistes.

Implication des personnes autistes aux Pays-Bas

Avant les réunions des organes décisionnels d’AE, notre membre effectif l’association néerlandaise de l’autisme (Nederlandse Vereniging voor Autisme – NVA) à Rotterdam.

Les délégués de la NVA ont présenté leur association, qui célèbre cette année son 40e anniversaire et compte plus de 11 000 membres, dont 40% sont des adultes autistes. Ils ont souligné l’importance de travailler avec la participation active des personnes autistes, ainsi que celle d’organisations d’auto-représentants aux Pays-Bas.

Ensuite, Sander Begeer, professeur agrégé du département de psychologie du développement à l’Université libre d’Amsterdam, a présenté le Registre néerlandais de l’autisme. Ce registre recueille des données anonymes et examine une série de sujets pertinents pour les personnes autistes afin de mieux rendre compte de leur situation aux Pays-Bas.

Diederik Weve, auto-représentant chez PAS Nederland a présenté des initiatives menées par des personnes autistes aux Pays-Bas, notamment des initiatives d’auto-représentation, la création de groupes de discussion, de forums, l’organisation de conférences, la mise en place d’ambassadeurs de l’autisme dans les entreprises privées ou l’administration, etc.

La dernière partie de l’événement a été consacrée à une table ronde en présence de sept personnes autistes originaires de différents pays qui ont discuté d’un certain nombre de questions, tels que le double problème d’empathie (quand les personnes autistes et les personnes neurotypiques éprouvent des difficultés à se comprendre et à communiquer les uns avec les autres), les défis liés au diagnostic et, enfin, la pertinence du modèle médical de l’autisme par rapport au modèle social.