Les législations relatives à l’autisme dans les différents Etats membres varient par leur forme et leur champ d’application : il peut s’agir de simples politiques ayant trait à un domaine spécifique tout comme des stratégies ou des plans nationaux de l’autisme qui englobent tous les domaines. Il existe aussi des divergences dans la capacité des Etats membres à mettre en œuvre leur politique. Dans les pays sévèrement affectés par la crise financière, la mise en place de politiques de l’autisme s’inscrit dans un contexte où le taux de chômage est élevé et où les services manquent de financement.
La ratification de la Convention des Nations Unies relative aux Droits des Personnes Handicapées (CNUDPH) par l’UE et par l’ensemble les Etats membres, à l’exception d’un Etat membre, a eu un impact évident sur les prestations de services aux personnes autistes. L’un des effets les plus marquants est la désinstitutionnalisation progressive induite sur le continent, conformément à l’article 19 de la CNUDPH [2]. Dans presque tous les Etats membres, on constate une meilleure inclusion des enfants handicapés dans les milieux éducatifs ordinaires ainsi que des mesures pour aider les personnes handicapées à accéder au marché du travail.
En outre, pour préparer la ratification de la convention, presque tous les Etats membres ont introduit des stratégies nationales du handicap et des réformes de la législation existantes. Au niveau européen, la ratification de la CNUDPH en 2010 a débouché sur la création de la Stratégie 2010-2020 en faveur des personnes handicapées. Cependant, en dépit d’un appel à l’action du Parlement européen, la Commission n’a pas encore prévu de stratégie spécifique pour l’autisme, comme l’a réclamé Autisme-Europe dans le passé et continue de le faire.
En dépit des disparités dans la façon dont est fourni le soutien aux personnes autistes à travers l’UE, plusieurs points communs subsistent. Dans tous les Etats membres, les personnes handicapées ont considérablement moins de chances de quitter l’école avec une qualification, d’aller à l’université ou de trouver un emploi. Elles sont également plus vulnérables à la précarité que la population moyenne. Une communication claire entre les prestataires de services et les personnes handicapées est une question récurrente et une meilleure formation pour le personnel amené à travailler avec des personnes autistes et handicapées apparait nécessaire dans tous les services publics.
Information en lien avec cette page:
Programme: ASDEU – les troubles du spectre autistique dans l’Union européenne (2015- 2017)
[1] Della Fina, V. and Cera, R., (2015). Protecting the Rights of People with Autism in the Fields of Education and Employment: International, European and National Perspectives. Springer Open, Suisse.
[2] Disponible à ce lien : http://www.un.org/disabilities/convention/conventionfull.shtml [Accessed 12/07/2016]