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« Les femmes devraient avoir entièrement le contrôle de leurs droits liés à la reproduction »

La directrice d’Autisme-Europe Aurélie Baranger a défendu les droits des femmes et des filles handicapées lors d’une audition publique au Parlement européen sur la stérilisation forcée des femmes et des filles handicapées qui a eu lieu le 5 décembre.

L’événement, organisé par l’eurodéputée Soraya Post, a fourni aux délégués du Forum Européen des Personnes Handicapées (FEPH), d’autres organisations de personnes handicapées ainsi qu’à des auto-représentants des témoignages authentiques et l’occasion de se prononcer contre cette pratique inhumaine.

Aurélie Baranger a mis en lumière les défis particuliers rencontrés par les femmes et les filles autistes. Dans son allocution, elle explique en quoi la stérilisation forcée est un problème qui touche parfois spécifiquement l’autisme :

« L’une des justifications pour la stérilisation forcée est que l’on y recourt pour le bien des femmes handicapées. Par exemple, pour leur épargner des troubles liés à la menstruation, surtout si leurs symptômes sont éprouvants et si les menstruations déclenchent ce qu’on qualifie parfois de « comportements extrêmes », ou pour prévenir une grossesse non désirée. Cette solution est bien entendu totalement inacceptable.

Les femmes et les filles devraient bénéficier d’un soutien spécifique et recevoir les informations et les outils nécessaires pour qu’elles puissent avoir entièrement le contrôle de leurs droits liés à la reproduction. Leur capacité juridique doit être respectée et aller de pair avec tout le soutien nécessaire pour qu’elles puissent exercer ces droits.

L’émancipation commence par la connaissance. Dès lors, l’éducation sexuelle doit être rendue entièrement accessible aux personnes handicapées, y compris celles qui ont besoin de moyens de communications alternatifs et augmentatifs comme les personnes autistes.

Il est aussi essentiel de sensibiliser et d’éduquer les familles des filles et des femmes handicapées susceptibles d’être victimes de stérilisation forcée, aux droits et aux besoins de leurs filles. Il est nécessaire de former des professionnels, en particulier dans le domaine de la santé, à une approche de l’autisme basée sur les droits et de sensibiliser la société dans son ensemble, afin de garantir que la voix des filles et des femmes handicapées soit entendue et que leurs droits soient respectés. »

Ont participé à l’événement les Eurodéputés Adam Kosa, Helga Stevens et Julie Ward ainsi que Louiza Chalal, membre de Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination envers les femmes. Un message vidéo de Catalina Devandas Aguilar, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits des personnes handicapées a été présenté à l’audience.