Le Parlement européen a accueilli un débat visant à déterminer quel accord international exerce le rôle le plus important dans la défense des droits des personnes handicapées, la Convention des Nations Unies relative aux Droits des Personnes Handicapées (CNUDPH) ou l’Agenda 2030 de développement durable (ODD).
L’événement, qui a eu lieu le 7 décembre 2017, a rassemblé des délégués d’organisation de personnes handicapées (OPH) ainsi que des membres du Parlement européen et des représentants de l’ONU.
Le débat, organisé par le Réseau européen pour la vie autonome (ENIL), a offert une façon unique d’explorer la valeur réelle de ces accords. Deux équipes ont rivalisé, plaidant chacune pour l’un de ces deux accords internationaux, avec la moitié des débatteurs soutenant la CNUDPH, l’autre les ODD. A la fin du débat, un vote a eu lieu pour déterminer laquelle de ces deux équipes est le mieux parvenue à convaincre les participants. Parmi les orateurs principaux soutenant les ODD figurait l’eurodéputée Helga Stevens et M. Seamus Jeffreson, directeur de la Confédération européenne des ONG d’urgence et de développement (CONCORD). Ont plaidé en faveur de la CNUDPH l’eurodéputé Indrek Tarand, Claude Cahn, conseiller pour les droits de l’Homme au Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH) et Ruth Faber, directrice d’EU-Cord et trésorière du Consortium international sur le handicap et le développement.
En quoi les ODD et la CNUDPH sont-ils différents ?
L’agenda 2030 de développement durable, mieux connu sous l’appellation « Objectifs de Développement Durables » (ODD), est un ensemble de 17 objectifs mondiaux établis par les Nations Unies. Ils couvrent une large série de questions liées au développement social et économique, y compris la pauvreté, la faim, l’éducation, le changement climatique, l’égalité des genres, l’eau, l’assainissement, l’énergie, l’environnement et la justice sociale. Les ODD ne sont donc pas spécifiques aux personnes handicapées, et les besoins de la communauté de personnes handicapées sont intégrés dans un programme destinés à tous les groupes vulnérables. Les ODD contiennent 11 références spécifiques au handicap.
La CNUDPH, par contre, est une convention spécifique au handicap. C’est un traité international des droits humains qui réaffirme que toutes les personnes handicapées doivent pouvoir exercer leurs droits et libertés fondamentaux. Les articles de la CNUDPH clarifient, entre autres, que toutes les personnes handicapées ont le droit de participer à la vie civile, politique, économique, sociale et culturelle de la communauté dans des conditions d’égalité avec les autres.
Qui a remporté le débat ?
Bien que les deux équipes aient présentés des arguments solides, finalement, les participants ont décidé que c’était la Convention des Nations Unies relative aux Droits des Personnes Handicapées qui ouvrait le mieux la voie à la protection des droits des personnes handicapées. Il a été constaté que la Convention fournissait un compte-rendu plus complet des droits que devraient exercer la communauté de personnes handicapées et qu’elle était elle-même à la base des mentions du handicap dans les ODD. Il a été argumenté que, même si nous avons encore beaucoup de chemin à faire pour assurer la mise en œuvre de la Convention, nous commençons déjà à voir des changements politiques au niveau de l’UE et au niveau national suite à la ratification de la CNUDPH.