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Les OPH européennes réclament un accès prioritaire à la vaccination pour les personnes handicapées

Dans toute l’UE, des campagnes de vaccination mal conçues n’ont pas accordé la priorité aux personnes handicapées, alors qu’elles sont plus à risque de développer la maladie. Bien que la politique et les services de santé soient une question nationale, plusieurs organisations de personnes handicapées (OPH) continuent de plaider pour que l’UE et l’Organisation mondiale de la santé recommandent vivement de vacciner en priorité les personnes handicapées (ce qui implique également le consentement éclairé et l’accès à l’information).

Comme le souligne le Forum européen des personnes handicapées (dont AE est membre) dans son article « Vaccine roll-out in Europe », la rapidité du déploiement de la vaccination contre la COVID-19 et la priorité accordées aux groupes à risques ont suscité bon nombre de controverses et de débats depuis le lancement des campagnes de vaccination. Malheureusement, de nombreux cas à travers l’Europe, où les personnes handicapées, y compris les personnes autistes, n’ont pas été correctement priorisées, sont à déplorer.

Les personnes handicapées courent un plus grand risque de contracter la COVID-19. Certaines d’entre elles ont une mobilité réduite et ne peuvent éviter d’entrer en contact étroit avec d’autres personnes susceptibles d’être infectées, notamment les aidants qui leur apportent un soutien direct et les membres de la famille. D’autres peuvent avoir des difficultés à comprendre les informations, à communiquer les symptômes de la maladie ou à mettre en œuvre des mesures préventives, comme le fait de se laver les mains et de respecter la distanciation sociale en raison de leur handicaps intellectuel ou de leurs troubles d’apprentissage.

La situation en matière de priorité vaccinale varie d’un pays à l’autre. Les institutions et les lieux de vie alternatifs sont devenus des foyers de propagation de la COVID-19. Cependant, le déploiement des campagnes de vaccination dans ces milieux est lent. Le CERMI, une organisation de personnes handicapées espagnole, déplore que les campagnes de vaccination ne ciblent pas les personnes ayant de grands besoins de soutien ainsi que les autres personnes handicapées en dehors des institutions. L’association dénonce également le manque d’informations accessibles sur la pandémie et le vaccin, ce qui empêche de nombreuses personnes de prendre une décision éclairée.

Les personnes trisomiques ont été identifiées comme groupe prioritaire en France et en Allemagne, au même titre que les personnes avec un handicap intellectuel ou atteintes de démence, placées en institution. Au Royaume-Uni, les personnes trisomiques ou ayant de graves troubles d’apprentissage font partie des groupes prioritaires. D’autres groupes de personnes ayant des troubles d’apprentissage ont été ajoutés récemment, suite à l’indignation des organisations de personnes handicapées.

En Italie, le plan de vaccination publié en décembre 2020 ne fait pas mention des personnes handicapées. Toutefois, le commissaire extraordinaire chargé de la mise en œuvre des mesures sanitaires contre la COVID-19 a déclaré que les personnes handicapées seraient vaccinées en février. Cette décision est le résultat d’une mobilisation massive de la communauté des personnes handicapées qui s’est indignée, à juste titre, d’avoir été laissée de côté lors du premier tour de vaccination.

En quête sur les campagnes de vaccination

Le Forum européen des personnes handicapées (FEPH) a créé une courte enquête de 6 questions sur la façon dont les campagnes de vaccination se déroulent pour les personnes handicapées en Europe. A ce jour, le FEPH plaident pour que les personnes handicapées soient prioritaires dans les stratégies de vaccination en Europe. Il souhaite recueillir les commentaires des parties prenantes sur la situation actuelle dans leur pays. Les résultats de cette enquête permettront de renforcer ses efforts de sensibilisation et de plaidoyer au niveau de l’UE.

Participer à l’enquête (en anglais)