À l’occasion de la première Journée internationale des soins et de l’assistance des Nations Unies, Autisme-Europe se joint à 16 autres organisations européennes pour réclamer des mesures urgentes afin de remédier au sous-investissement et à la pénurie de personnel dans le domaine des soins de longue durée, l’objectif étant la création d’un capital européen de soins par le biais d’investissements durables.
Au niveau de l’UE, la stratégie européenne en matière de soins ouvre la voie à la transformation du secteur et à la création d’un système de soins et d’assistance implanté dans la communauté, centré sur la personne, et conforme à la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (UNCRPD). Elle jette les bases d’un système qui respecte les droits et la dignité des personnes ayant besoin de soutien, de leurs familles et des aidants, qu’ils soient professionnels ou non.
Fixée au 29 octobre, la première Journée internationale des soins et de l’assistance des Nations Unies est une initiative qui marque une évolution positive dans la reconnaissance de l’importance de celles et ceux qui fournissent du soutien dans nos sociétés. Il est à espérer que cet élan bienvenu catalysera et inspirera des actions de fond dans toute l’Union européenne.
À l’occasion de la première Journée internationale des soins et de l’assistance des Nations Unies, Autisme-Europe a signé une déclaration conjointe, au côté de 16 autres organisations européennes, pour demander à l’Union européenne la mise en place d’un système de soutien qui protège les droits et la dignité de tous les segments de la population européenne, y compris la communauté de l’autisme. Les organisations soussignées appellent les parties prenantes à investir dans la transition vers des systèmes de soins de longue durée, qui soient implantés dans la communauté, centrés sur la personne, de haute qualité, abordables et accessibles.
Selon le rapport EURES 2022 sur les pénuries et les excédents de main-d’œuvre, les professions de la santé et de l’action sociale souffrent de graves pénuries dans de nombreux pays européens, si ce n’est dans tous. Partout, des organisations ont tiré la sonnette d’alarme sur la pénurie de services de soins et de personnel soignant professionnel, sur le soutien insuffisant apporté aux aidants informels et sur les conséquences dangereuses et immédiates pour l’ensemble de la société.
Quant aux personnes qui ont recours aux services de soins et de soutien, les pénuries peuvent entraîner un mépris de leurs droits de l’homme, avec des conséquences parfois mortelles, et affecter la qualité des services de soins et de soutien qui leur sont fournis. La pénurie de services adéquats et de personnel équivaut à une violation des droits de l’homme de celles et ceux ayant droit à des services de soutien, en vertu de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, ainsi qu’au déni de leur dignité, de leur indépendance et de leurs droits à l’inclusion et à la participation dans la société.
Au niveau de l’UE, la stratégie européenne en matière de soins ouvre la voie à la transformation du secteur et à la création d’un système de soins et de soutien implanté dans la communauté et axé sur la personne. Les prestations de services de soutien doivent être fondées sur les droits, conformément à la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées. Cet objectif ne peut être atteint qu’avec des investissements dans le développement de services de soins qui garantissent le respect des droits de l’homme pour tous, la professionnalisation des soins, l’amélioration des compétences des travailleurs par le biais de la formation professionnelle continue, le renforcement de l’attractivité du secteur et la redéfinition de la valeur et de la contribution des services d’assistance à nos économies et à nos sociétés.
La stratégie européenne en matière de soins doit être transposée de manière complète et adéquate pour répondre aux réalités des États membres de l’UE par le biais de mesures nationales ambitieuses et d’actions concrètes à soumettre à la Commission européenne d’ici juin 2024.