En 2018, la Journée internationale de la femme (8 mars) fait suite à un mouvement mondial sans précédent pour les droits des femmes, l’égalité et la justice. Autisme-Europe lutte activement contre la violence, les abus et la stérilisation forcée à l’encontre de toutes les femmes et filles handicapées, conformément à la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique.
Ce thème fait également partie de l’ordre du jour de l’Organisation des Nations Unies (ONU), qui a dédié la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme à «l’empowerment des femmes et des filles autistes». La célébration de cette journée se concentrera sur l’importance d’impliquer les femmes et les filles autistes et leurs organisations représentatives dans les politiques et la prise de décisions pour répondre aux multiples défis auxquels elles sont confrontées.
Autisme-Europe représentée au Comité des femmes du FEPH
Au niveau européen, Monique Post, membre de l’Association néerlandaise de l’autisme (NVA) et membre du Conseil d’administration d’Autisme-Europe est la porte-parole des femmes autistes. En septembre 2017, elle a été élue membre du Comité des femmes du Forum européen des personnes handicapées (FEPH) pour 4 ans.
Ce comité compte 10 membres en provenance de toute l’Europe et représentant différents groupes de personnes handicapées. Son rôle est d’intégrer la perspective des femmes dans toutes les politiques et tous les documents du FEPH, de sensibiliser à la situation des femmes et des filles handicapées et de travailler pour leur inclusion dans la société, en vertu de la Déclaration de Madrid sur les femmes et les filles handicapées, adoptée en novembre 2008.
Le travail d’Autisme-Europe sur la lutte contre la stérilisation forcée
En mai 2017, le FEPH et la Fondation des Femmes CERMI ont publié un rapport exhaustif sur la prévention et la lutte contre la stérilisation forcée des femmes et des filles handicapées, rapport auquel Autisme-Europe a contribué en soulevant les problèmes spécifiques rencontrés par les femmes autistes. Le rapport fait état de la situation en matière de stérilisation forcée des femmes et des filles handicapées et de la manière dont cette pratique porte atteinte à leurs droits reproductifs et à l’autonomie. Il met en évidence le lien étroit qui existe entre la stérilisation forcée et la privation de la capacité juridique de ces femmes et filles. Enfin, il fournit un aperçu des normes actuelles en matière de droits de l’Homme et de la jurisprudence dans le domaine.
Le rapport a été présenté lors d’une audition publique sur la stérilisation forcée des femmes et des filles handicapées au Parlement européen le 5 décembre 2017. Lors de cet événement, la directrice d’Autisme-Europe Aurélie Baranger a défendu les droits des femmes et des filles handicapées et a souligné les défis spécifiques auxquels sont confrontées les femmes et les filles autistes. Dans son intervention, elle a également évoqué l’importance de fournir une éducation sexuelle accessible à toutes les personnes handicapées, y compris celles utilisant des formes de communication alternatives et augmentatives.
Autisme-Europe plaide en faveur de la ratification de la Convention d’Istanbul
Le 31 janvier 2017, Autisme-Europe a été invitée à prendre la parole lors d’un atelier intitulé «La violence domestique envers les personnes handicapées», organisé au Parlement européen de Bruxelles par la députée européenne Soraya Post. Les objectifs étaient de mettre en évidence les problèmes liés à la violence envers les femmes handicapées et les défis spécifiques auxquels elles sont confrontées. Les participants de cet évènement ont également appelé l’UE à ratifier la Convention d’Istanbul.
La Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique constitue le traité le plus complet à ce sujet en Europe. La Convention détaille une série de mesures globales et multidisciplinaires visant à prévenir la violence à l’encontre des femmes, à protéger les victimes et à poursuivre leurs auteurs, de manière proactive. Il se présente comme un outil clé pour améliorer la législation et les politiques au niveau national.
Faits et chiffres
Selon les Nations Unies, les filles handicapées sont moins susceptibles de terminer l’école primaire et plus susceptibles d’être marginalisées ou de se voir refuser l’accès à l’éducation. Les femmes handicapées ont un taux d’emploi inférieur à celui des hommes handicapés et des femmes non handicapées. Globalement, les femmes sont plus exposées aux violences physiques, sexuelles, psychologiques et économiques que les hommes et les femmes et les filles handicapées connaissent des violences sexistes à des taux disproportionnellement élevés et sous des formes uniques dues à la discrimination et à la stigmatisation fondées sur le genre et le handicap.
En raison de l’inaccessibilité et des stéréotypes, les femmes et les filles handicapées sont constamment confrontées à des barrières aux services de santé sexuelle et reproductive et à un manque d’informations sur l’éducation sexuelle, en particulier les femmes et les filles ayant un handicap mental, y compris l’autisme. Lors de la Journée mondiale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes du 25 novembre, Autisme-Europe s’est jointe au Forum européen des personnes handicapées pour demander à l’Union européenne de protéger les droits des femmes handicapées.